Les AESH touchent environ 930 € nets mensuels en début de carrière pour 24h/semaine, soit 62% d’un temps plein. Cette rémunération évolue avec l’ancienneté pour atteindre environ 1 100 € nets en fin de parcours. Nous allons vous détailler tous les aspects de la rémunération de ce métier essentiel, souvent méconnu du grand public :
- Le salaire de base selon la grille indiciaire officielle
- Les primes et indemnités qui complètent la rémunération
- Les conditions particulières liées au temps partiel imposé
- Les perspectives d’évolution professionnelle
Cette analyse complète vous permettra de comprendre précisément la structure salariale des AESH et les leviers d’amélioration de revenus disponibles.
Qu’est-ce qu’un AESH et quel est son rôle dans l’éducation ?
L’Accompagnant d’élèves en situation de handicap intervient auprès d’enfants et adolescents scolarisés de la maternelle au lycée. Nous observons que ces professionnels jouent un rôle fondamental dans l’inclusion scolaire, en aidant les élèves dans leurs apprentissages, leurs déplacements et parfois leurs gestes du quotidien.
Les AESH sont des agents contractuels de droit public, non titulaires de la fonction publique. Leurs contrats s’établissent généralement en CDD renouvelables, avec une possibilité de CDI après plusieurs années d’exercice. Cette précarité contractuelle impacte directement leur rémunération et leurs perspectives d’évolution.
Salaire brut et salaire net d’un AESH en 2025 (24h/semaine)
La rémunération des AESH suit une grille indiciaire basée sur un système de points. Pour un contrat standard de 24 heures hebdomadaires (62% d’un temps plein), voici les montants actuels :
En début de carrière (échelon 1) :
- Salaire brut : 1 132 €
- Salaire net : environ 930 €
En fin de carrière (échelon 11, après 30+ ans) :
- Salaire brut : 1 388 €
- Salaire net : environ 1 100 €
Nous constatons que la revalorisation de 2024 a apporté une hausse significative de 11% à 14% par rapport à l’ancienne grille, où le salaire de départ s’établissait à environ 1 520 € brut à temps plein.
La grille de salaire des AESH selon l’échelon et l’ancienneté
L’évolution salariale suit une progression automatique tous les trois ans. Voici le détail de la grille pour 24h/semaine :
| Échelon | Ancienneté | Salaire brut (24h) | Salaire net estimé |
| 1 | 0-3 ans | 1 132 € | 930 € |
| 2 | 3-6 ans | 1 165 € | 955 € |
| 3 | 6-9 ans | 1 198 € | 980 € |
| 4 | 9-12 ans | 1 231 € | 1 005 € |
| 5 | 12-15 ans | 1 264 € | 1 030 € |
| 11 | 30+ ans | 1 388 € | 1 100 € |
Cette progression reste modeste et ne permet pas d’atteindre des niveaux de rémunération élevés, même après plusieurs décennies d’exercice.
Pourquoi le salaire des AESH est souvent inférieur au SMIC ?
Nous identifions plusieurs facteurs explicatifs à cette situation paradoxale. Le temps partiel imposé constitue le principal facteur : avec 24h/semaine contre 35h pour un temps plein, la rémunération ne peut mathématiquement pas atteindre le SMIC.
Le calcul annuel s’effectue sur 41 semaines (ou 45 avec formation), incluant les réunions et préparations. Bien que le service soit considéré comme complet pour l’ancienneté, le salaire demeure insuffisant pour assurer un niveau de vie décent.
Depuis 2024, l’État prend également en charge le temps d’accompagnement pendant la pause déjeuner, ce qui représente une amélioration des conditions sans pour autant résoudre la question du sous-salaire.
Quelles primes et indemnités complètent la rémunération ?
Plusieurs dispositifs permettent d’améliorer la rémunération de base :
Indemnité de fonctions : 1 529 € bruts annuels, soit environ 79 €/mois bruts à temps plein (proratisée selon le temps de travail).
Indemnité AESH référent : 660 € bruts annuels pour ceux qui encadrent d’autres AESH.
Indemnités d’éducation prioritaire :
- REP : 92 €/mois bruts à temps plein (57 € pour 24h)
- REP+ : 272 €/mois bruts + part variable annuelle jusqu’à 448 €
Indemnité de résidence (selon la zone géographique) :
- Zone 1 : +3% du traitement (Île-de-France, grandes métropoles)
- Zone 2 : +1%
- Zone 3 : 0%
Supplément familial de traitement :
- 1 enfant : 2,29 €/mois brut
- 2 enfants : 10,67 € + 3% du revenu brut
- 3 enfants et plus : montants progressifs incluant un pourcentage du salaire
Les conditions de travail (temps partiel imposé, vacances, repas)
Nous observons que 62% des AESH subissent un temps partiel imposé, source de précarité financière. Le rythme scolaire structure leur emploi du temps : travail pendant les périodes scolaires, congés pendant les vacances.
Le service s’organise autour de l’accompagnement direct des élèves, mais inclut aussi les temps de concertation avec les équipes pédagogiques. La prise en charge récente du temps de pause déjeuner améliore légèrement la situation, sans résoudre fondamentalement la question du temps partiel contraint.
Quand et comment est versé le salaire d’un AESH ?
Le versement s’effectue sur 12 mois, y compris pendant les vacances scolaires. La paie arrive généralement 2 jours ouvrables avant la fin du mois, selon le calendrier officiel du rectorat ou de la DSDEN.
Nous constatons fréquemment des retards de paiement liés aux contrats tardifs ou aux problèmes informatiques. Dans ces situations, il est possible de demander un acompte représentant environ 80% du salaire net.
En décembre, le versement intervient une semaine plus tôt, créant un délai d’attente plus long en janvier.
Retenues sur salaire en cas d’absence ou de grève
Les retenues suivent des règles précises. En cas de grève, le calcul s’effectue sur la base d’1/30e du salaire brut par jour, indemnités comprises (sauf allocations familiales).
Attention : une grève du vendredi au lundi peut générer une retenue sur les quatre jours, weekend inclus.
Pour les arrêts maladie, les indemnités journalières de la Sécurité sociale s’appliquent après délai de carence. La subrogation permet parfois de maintenir le salaire si l’établissement gère directement les IJSS.
Perspectives d’évolution et formation pour augmenter sa rémunération
L’évolution dans le métier d’AESH reste limitée. La progression d’échelon, automatique tous les trois ans, constitue la seule amélioration garantie de la rémunération.
Nous recommandons vivement de se tourner vers la formation pour évoluer professionnellement. Le DEAES (Diplôme d’État d’Accompagnement Éducatif et Social) ouvre des perspectives vers d’autres métiers :
- Éducateur spécialisé
- Moniteur éducateur
- Éducateur jeunes enfants
- Aide médico-psychologique
- Auxiliaire de vie sociale
Ces réorientations permettent d’accéder à des rémunérations supérieures et à de meilleures conditions d’emploi.
Comparaison du salaire AESH avec d’autres métiers de l’accompagnement
Face aux 930 € nets mensuels d’un AESH débutant, d’autres métiers de l’accompagnement offrent de meilleures perspectives :
- Auxiliaire de vie scolaire en structure privée : 1 200-1 400 € nets
- Aide médico-psychologique : 1 400-1 600 € nets
- Éducateur spécialisé débutant : 1 800-2 000 € nets
- Moniteur éducateur : 1 500-1 700 € nets
Ces écarts significatifs expliquent pourquoi nous conseillons aux AESH motivés de considérer une évolution professionnelle via la formation continue. Le métier d’AESH, bien qu’essentiel pour l’inclusion scolaire, ne permet pas d’atteindre un niveau de rémunération satisfaisant sur le long terme.
