Un moniteur d’auto-école gagne entre 1 821 € et 2 220 € bruts mensuels en 2025 selon son échelon, avec des variations régionales pouvant atteindre 40 %. Nous vous expliquons dans cet article :
- Les nouvelles grilles applicables depuis mars 2024
- Les échelons et classifications revalorisés
- Les différences de rémunération selon votre profil et votre région
- Les leviers pour optimiser votre salaire
Que vous soyez en poste, en reconversion ou en négociation, voici tout ce que vous devez savoir pour comprendre et maîtriser votre rémunération dans ce secteur en pleine transformation.
Qu’est-ce que la grille salariale des moniteurs d’auto-école en 2024–2025 ?
La grille salariale des moniteurs d’auto-école découle de la Convention Collective Nationale des Services de l’Automobile (IDCC 1090). Elle fixe les salaires minimums obligatoires selon votre échelon, votre ancienneté et vos qualifications.
Cette grille s’applique à tous les enseignants de la conduite, qu’ils exercent en auto-école traditionnelle, associative ou dans un réseau franchisé. Elle garantit une base commune, mais chaque employeur peut proposer un salaire supérieur selon sa politique de rémunération et ses moyens.
La valeur du point de formation-qualification reste fixée à 3,47 €, servant de référence pour calculer les primes et majorations selon votre profil.
Les dernières revalorisations et évolutions de la convention collective automobile
L’avenant n°105, signé le 18 janvier 2024 et applicable depuis le 27 mars 2024, marque un tournant historique pour la profession. Cette revalorisation répond à une pénurie nationale de moniteurs qualifiés et vise à rendre le métier plus attractif.
Les principaux changements incluent une refonte complète de la classification, avec 12 échelons au lieu des anciens niveaux. Cette réforme reconnaît mieux les compétences techniques et pédagogiques, tout en réduisant les écarts salariaux entre diplômes.
L’avenant n°108, entré en vigueur en janvier 2025, étend ces revalorisations aux agents de maîtrise et cadres. Tous les employeurs, même les structures de moins de 50 salariés, doivent appliquer ces nouveaux minima sous peine de sanctions.
La nouvelle classification et les échelons applicables aux moniteurs
La nouvelle classification compte désormais 12 échelons pour les moniteurs, contre 6 auparavant. Cette évolution permet une progression de carrière plus lisible et motivante.
Les titulaires du BEPECASER et du Titre Professionnel ECSR sont alignés à l’échelon 9, reconnaissant ainsi l’équivalence entre ces deux diplômes. Auparavant, les BEPECASER partaient de l’échelon 3, ce qui créait des inégalités importantes.
Les enseignants spécialisés en deux-roues (moto) et en groupe lourd (poids lourds) accèdent directement à l’échelon 12. Cette reconnaissance valorise les compétences techniques supplémentaires et les responsabilités accrues liées à ces spécialisations.
Les échelons 10 à 15 sont réservés aux coordinateurs pédagogiques, responsables de formation et postes à haute responsabilité. Cette échelle permet d’envisager une vraie progression sans forcément quitter le métier d’enseignant.
Grille des salaires bruts et nets selon les échelons en 2025
Voici les salaires bruts mensuels applicables en 2025 pour un temps plein (35h hebdomadaires) :
| Échelon | Salaire brut 2024 | Salaire brut 2025 | Estimation nette 2025 |
| 1 | 1 785 € | 1 821 € | 1 455 € |
| 2 | 1 802 € | 1 838 € | 1 470 € |
| 3 | 1 819 € | 1 856 € | 1 485 € |
| 4 | 1 842 € | 1 879 € | 1 503 € |
| 5 | 1 859 € | 1 896 € | 1 517 € |
| 6 | 1 893 € | 1 931 € | 1 545 € |
| 7 | 1 925 € | 1 964 € | 1 571 € |
| 8 | 1 970 € | 2 010 € | 1 608 € |
| 9 | 2 029 € | 2 070 € | 1 656 € |
| 10 | 2 073 € | 2 115 € | 1 692 € |
| 11 | 2 124 € | 2 167 € | 1 734 € |
| 12 | 2 176 € | 2 220 € | 1 776 € |
Les salaires nets sont estimés après déduction des cotisations sociales (environ 22 à 23 % du brut). Ces montants n’incluent pas les primes et indemnités qui viennent s’ajouter au salaire de base.
Salaires moyens selon le diplôme, l’expérience et la spécialisation
Un moniteur titulaire du BEPECASER ou du Titre Professionnel ECSR débute à l’échelon 9, soit environ 2 070 € bruts mensuels (1 656 € nets). Avec 5 ans d’ancienneté, ce salaire peut progresser de 20 à 25 %, atteignant environ 2 600 € bruts.
Les enseignants spécialisés en moto ou poids lourds démarrent à l’échelon 12 avec 2 220 € bruts (1 776 € nets). Leur rémunération peut grimper jusqu’à 2 800 € bruts avec l’expérience et les responsabilités pédagogiques.
Les coordinateurs pédagogiques et formateurs de formateurs (BAFM, FMESR) peuvent prétendre à des salaires entre 2 800 € et 5 000 € bruts mensuels selon la taille de l’établissement. Ces postes requièrent souvent une formation complémentaire et plusieurs années d’expérience terrain.
Les moniteurs indépendants affichent des revenus nets très variables, entre 2 300 € et 3 500 € mensuels. Leur rémunération dépend fortement de leur capacité à fidéliser une clientèle, de leur zone géographique et de leur temps de travail effectif.
Les différences de rémunération selon les régions de France
Les disparités régionales restent marquées dans la profession. L’Île-de-France propose des salaires supérieurs de 30 à 40 % à la moyenne nationale, compensant partiellement le coût de la vie élevé.
Un moniteur échelon 9 peut ainsi toucher 2 500 € à 2 900 € bruts en région parisienne, contre 2 000 € à 2 300 € dans une ville moyenne. Les grandes métropoles comme Lyon, Marseille, Bordeaux ou Lille offrent un bonus de 15 à 25 % par rapport aux minima conventionnels.
Les zones rurales appliquent généralement les salaires minimums de la convention, soit 2 000 € à 2 100 € bruts pour un moniteur expérimenté. Certains employeurs compensent par des avantages : logement de fonction, véhicule personnel ou horaires aménagés.
Cette réalité influence fortement les choix de carrière. Nous constatons que de nombreux moniteurs hésitent entre un salaire attractif en métropole et une qualité de vie préservée en province.
Les primes, indemnités et compléments de rémunération possibles
L’indemnité de panier repas de 6,09 € par jour travaillé ajoute environ 130 € nets mensuels pour un temps plein. Cette indemnité n’est pas soumise à cotisations sociales dans la limite du plafond légal.
La prime de performance, mise en place dans certaines auto-écoles, varie entre 150 € et 300 € mensuels. Elle récompense la satisfaction client, le taux de réussite aux examens ou l’adoption de méthodes pédagogiques innovantes.
Les majorations pour travail exceptionnel atteignent 100 % du taux horaire pour les dimanches et jours fériés. Les heures supplémentaires sont majorées de 25 % pour les 8 premières heures, puis 50 % au-delà.
La mutuelle d’entreprise et la prévoyance sont obligatoires, avec une prise en charge minimale de 50 % par l’employeur. L’organisme IRP AUTO propose aussi des aides familiales : scolarité, naissance, reconnaissance de handicap.
Les conditions de travail et le temps de travail moyen d’un moniteur
Le temps de travail légal est de 35 heures hebdomadaires, mais la réalité du terrain diffère souvent. Un moniteur passe environ 25 à 28 heures en conduite effective, le reste étant dédié aux tâches administratives, à la préparation des cours et aux examens.
Les horaires s’étalent généralement entre 8h et 20h, avec des pics d’activité en fin de journée et le samedi. Cette amplitude horaire peut peser sur l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle, surtout dans les petites structures.
Les conditions de travail s’améliorent progressivement : véhicules récents équipés de doubles commandes performantes, outils numériques pour la gestion administrative, locaux climatisés. Certaines auto-écoles investissent dans des simulateurs de conduite pour diversifier les méthodes pédagogiques.
La charge mentale reste significative : vigilance constante, gestion du stress des élèves, adaptation pédagogique permanente. Nous recommandons aux moniteurs de bien négocier leurs pauses et leur temps de récupération lors de l’embauche.
Les facteurs clés qui influencent la rémunération dans le métier
L’ancienneté joue un rôle déterminant : un moniteur avec 5 ans d’expérience gagne en moyenne 20 à 25 % de plus qu’un débutant à échelon équivalent. Cette progression s’explique par l’acquisition de compétences pédagogiques et la maîtrise des situations complexes.
Les spécialisations techniques ouvrent des perspectives salariales intéressantes. Un moniteur formé à la conduite de véhicules électriques ou connectés peut négocier une prime mensuelle de 100 à 300 €, face à la demande croissante de ces formations.
Les responsabilités additionnelles augmentent significativement la rémunération : gestion du parc automobile, coordination d’équipe, suivi administratif. Ces missions complémentaires ajoutent 300 à 400 € mensuels au salaire de base.
Le type de contrat influence aussi la rémunération. Les CDI bénéficient généralement de salaires supérieurs aux minima conventionnels, tandis que les CDD ou contrats saisonniers restent souvent en bas de grille, même avec de l’expérience.
Comment négocier efficacement son salaire en 2025 ?
Préparez votre négociation en documentant vos résultats : taux de réussite de vos élèves, nombre de formations spécialisées suivies, avis clients positifs. Ces éléments tangibles justifient une demande de revalorisation salariale.
Renseignez-vous sur les pratiques salariales de votre région et de votre réseau. Contactez d’autres moniteurs, consultez les offres d’emploi locales, utilisez les forums professionnels. Cette connaissance du marché renforce votre position.
Choisissez le bon moment pour négocier : lors de l’entretien annuel, après l’obtention d’une nouvelle certification, ou quand votre auto-école connaît une période favorable. Évitez les périodes de tension ou de baisse d’activité.
Proposez des contreparties si votre employeur hésite : accepter des horaires spécifiques, prendre en charge la formation de nouveaux moniteurs, développer une nouvelle offre pédagogique. Cette approche gagnant-gagnant facilite l’accord.
Les perspectives d’évolution de carrière : du moniteur au formateur
Le poste de coordinateur pédagogique représente une première évolution naturelle. Vous supervisez une équipe de moniteurs, harmonisez les méthodes d’enseignement et gérez les relations avec les candidats. Le salaire atteint 2 500 € à 3 200 € bruts mensuels.
La formation de formateurs (BAFM pour les deux-roues, FMESR pour les véhicules légers) offre un statut cadre et une rémunération entre 2 800 € et 5 000 € bruts. Vous formez alors les futurs moniteurs dans les centres agréés ou au sein de grandes auto-écoles.
La création ou la reprise d’auto-école séduit de nombreux moniteurs expérimentés. Le revenu net moyen d’un gérant se situe entre 2 000 € et 2 500 € après charges, mais l’investissement initial reste conséquent : 50 000 € à 150 000 € selon le projet.
Le passage à l’inspection du permis de conduire constitue une autre voie d’évolution. Accessible après 5 ans d’expérience, ce métier de la fonction publique offre stabilité et rémunération progressive jusqu’à 3 000 € nets mensuels.
Les tendances à venir : numérique, mobilité durable et nouveaux métiers
La digitalisation transforme profondément la profession. Les simulateurs de conduite, la réalité virtuelle pour l’apprentissage des situations d’urgence, les plateformes de réservation en ligne : ces outils requièrent de nouvelles compétences valorisées par le marché.
La conduite de véhicules électriques et hybrides crée une demande spécifique. Les moniteurs formés à l’éco-conduite et aux spécificités des motorisations alternatives peuvent facturer des formations complémentaires et négocier des primes mensuelles attractives.
Les réformes attendues sur la conduite connectée et semi-autonome (horizon 2026) généreront de nouveaux postes spécialisés. Nous anticipons l’émergence de formations dédiées aux systèmes d’aide à la conduite, avec des rémunérations majorées de 15 à 20 %.
La mobilité partagée et les nouveaux modes de déplacement urbain (trottinettes, vélos électriques) ouvrent aussi des opportunités. Certaines auto-écoles développent déjà des modules de sensibilisation à la mobilité multimodale, élargissant le périmètre d’intervention des moniteurs.
Récapitulatif des salaires 2025 et conseils pour optimiser sa rémunération
Un moniteur débutant avec le Titre Professionnel ECSR démarre à 2 070 € bruts (1 656 € nets) à l’échelon 9. Avec les primes et indemnités, la rémunération totale atteint environ 1 850 € à 1 950 € nets mensuels.
Un moniteur spécialisé moto ou poids lourds accède à l’échelon 12 avec 2 220 € bruts (1 776 € nets), pouvant atteindre 2 500 € à 2 800 € bruts avec l’expérience et les responsabilités.
Pour optimiser votre rémunération, nous vous conseillons de :
- Investir dans des formations continues certifiantes
- Développer une spécialisation technique recherchée
- Documenter vos résultats pédagogiques et votre impact
- Cibler les régions offrant les meilleures rémunérations
- Négocier régulièrement avec des arguments factuels
Le métier de moniteur d’auto-école connaît une revalorisation significative et durable. La pénurie de professionnels qualifiés, combinée aux nouvelles exigences réglementaires, pousse les salaires à la hausse. Saisissez ces opportunités en vous positionnant comme un enseignant compétent, adaptable et orienté vers l’innovation pédagogique.
