Oui, un galago coûte entre 500 € et 2000 € à l’achat, selon l’âge et la provenance, auxquels s’ajoutent 100 à 200 € mensuels pour l’entretien. Mais attention, ce petit primate nocturne d’Afrique de l’Ouest ne s’apprivoise pas comme un chat. Avant de vous lancer, vous devez comprendre :
- Les obligations légales strictes (CITES, autorisations)
- Les besoins spécifiques de cet animal sauvage
- Les coûts réels sur 10 ans de vie en captivité
- Les alternatives éthiques et légales
Nous allons vous expliquer tout ce qu’il faut savoir pour prendre une décision éclairée.
Qu’est-ce qu’un galago ?
Le galago du Sénégal, aussi appelé “bushbaby” en anglais, est un petit primate nocturne appartenant à la famille des Galagidés. Originaire d’Afrique de l’Ouest (du Sénégal à la Somalie), ce cousin des lémuriens mesure 25 à 30 cm sans la queue et pèse entre 80 et 250 grammes.
Ses caractéristiques remarquables incluent des yeux immenses adaptés à la vision nocturne, des oreilles mobiles capables de capter les moindres bruits d’insectes, et une agilité impressionnante : il peut bondir sur plus de 5 mètres d’une branche à l’autre. Son pelage doux gris-brun et sa queue épaisse servant d’équilibre en font un animal attachant au premier regard.
Dans son habitat naturel (savanes boisées et forêts denses), le galago vit en petits groupes familiaux, dort le jour dans un nid de feuilles, et chasse seul la nuit. Il se nourrit principalement d’insectes, de fruits, de gomme d’arbres et de sève. Son rôle écologique est important : il participe à la pollinisation et à la dispersion des graines tout en régulant les populations d’insectes.
Peut-on avoir un galago comme animal de compagnie ?
Légalement, c’est possible sous conditions strictes, mais nous vous déconseillons vivement cette option. Le galago reste un animal sauvage qui ne s’apprivoise pas réellement. Contrairement aux animaux domestiqués depuis des millénaires, il conserve tous ses instincts naturels.
Ses besoins sont incompatibles avec la vie en appartement : activité nocturne bruyante (cris ressemblant à des pleurs de bébé), marquage territorial par l’urine, besoin d’espace vertical avec branches et cachettes, alimentation complexe incluant des insectes vivants. Sans oublier qu’il peut devenir agressif à la maturité sexuelle, vers 8 à 10 mois.
Nous observons que la plupart des propriétaires abandonnent leur galago après quelques mois, incapables de gérer son comportement naturel. Les centres de faune sauvage reçoivent régulièrement des galagos traumatisés par une captivité inadaptée.
Quel est le prix d’un galago ?
Le prix d’achat d’un galago vivant varie entre 500 € et 2000 € selon plusieurs critères. Un jeune mâle sevré coûte généralement autour de 800 €, tandis qu’une femelle reproductrice peut atteindre 1500 à 2000 €.
Ces tarifs concernent uniquement des spécimens issus d’élevages déclarés et possédant les documents CITES obligatoires. Méfiez-vous des offres en ligne à moins de 500 € : elles proviennent souvent de trafics illégaux et l’animal risque d’être malade, mal socialisé ou saisi par les autorités.
Pour information, un spécimen naturalisé ancien s’est vendu 153 € chez Aguettes, mais il s’agissait d’un objet de collection, pas d’un animal vivant.
Quels sont les facteurs qui influencent le prix d’un galago ?
Plusieurs éléments font varier le prix significativement. L’âge joue un rôle majeur : un jeune sevré (3-4 mois) coûte plus cher qu’un adulte, car il s’adapte mieux à un nouvel environnement. Le sexe influence aussi le tarif : les femelles sont plus recherchées pour la reproduction.
La provenance certifiée fait monter le prix. Un galago né en élevage européen agréé avec traçabilité complète coûte 30 à 50 % plus cher qu’un spécimen importé, mais vous garantit la légalité et la santé de l’animal.
L’état de santé et les vaccinations effectuées impactent directement le coût. Un galago examiné par un vétérinaire spécialisé en NAC, vermifugé et avec un suivi sanitaire complet vaut l’investissement supplémentaire.
Combien coûte l’entretien d’un galago ?
Au-delà de l’achat, les coûts mensuels s’élèvent entre 100 et 200 €. L’alimentation représente 50 à 100 € par mois : fruits frais (bananes, papayes, mangues), insectes vivants (grillons, vers de farine), compléments vitaminiques spécifiques et gomme d’arbres.
Les soins vétérinaires annuels oscillent entre 200 et 500 €. Vous devez trouver un vétérinaire spécialisé en primates, rare et souvent coûteux. Les consultations de routine coûtent 80 à 150 € pièce.
L’installation initiale nécessite 200 à 500 € : cage spacieuse d’au moins 2 mètres de haut, branches naturelles, cachettes multiples, lampe chauffante. Ajoutez 50 à 100 € annuels pour les jouets et enrichissements, indispensables à son équilibre mental.
Sur une durée de vie de 10 ans en captivité, le coût total atteint facilement 15 000 à 25 000 €, sans compter les urgences vétérinaires.
Où acheter un galago de manière légale ?
Nous vous conseillons uniquement trois options légales. Premièrement, les élevages agréés et déclarés, listés auprès des Directions Départementales de Protection des Populations (DDPP). Ils garantissent la traçabilité et la santé des animaux.
Deuxièmement, les parcs zoologiques qui pratiquent parfois des placements d’animaux nés en captivité. Ils imposent des critères stricts et vérifient vos installations avant toute cession.
Troisièmement, les associations de protection des NAC qui récupèrent des galagos abandonnés. Cette option éthique vous permet d’offrir une seconde chance à un animal, même si son passé peut compliquer son adaptation.
Évitez absolument les petites annonces sans justificatifs, les animaleries non spécialisées et les importateurs douteux. Exigez toujours les documents CITES et les certificats vétérinaires avant tout achat.
Quelle réglementation pour posséder un galago ?
En France, le galago est classé comme espèce non domestique. Vous devez détenir un certificat de capacité pour l’élevage d’animaux non domestiques, délivré par la préfecture après examen de vos connaissances et de vos installations.
L’autorisation d’ouverture d’établissement est également obligatoire. Elle nécessite une inspection des locaux par un vétérinaire agréé et la DDPP. Les critères portent sur la taille de l’enclos, les conditions de sécurité, l’hygiène et le bien-être animal.
Vous devez aussi tenir un registre d’entrée et de sortie des animaux, déclarer tout décès, naissance ou cession. Les contrôles sont fréquents et les sanctions en cas de non-conformité peuvent aller jusqu’à la saisie de l’animal et des poursuites judiciaires.
Faut-il un permis ou une autorisation CITES ?
Absolument. Le galago du Sénégal est inscrit à l’Annexe II de la Convention CITES (Convention sur le commerce international des espèces menacées). Tout commerce, importation ou détention nécessite un permis CITES.
Pour importer un galago vivant, vous devez obtenir un certificat d’importation délivré par le Ministère de la Transition Écologique. L’éleveur ou l’exportateur doit fournir un permis d’exportation de son pays d’origine.
Si vous souhaitez exporter un spécimen hors de l’Union Européenne, un certificat CITES de réexportation est obligatoire, à votre charge. Les contrôles douaniers sont stricts : tout transport sans documents conformes entraîne la saisie de l’animal et des amendes pouvant atteindre 150 000 €.
Comment bien nourrir un galago domestique ?
Le régime alimentaire du galago requiert une grande diversité. Sa base insectivore doit représenter 60 % de son alimentation : grillons, criquets, vers de farine, papillons de nuit. Nous recommandons des insectes vivants pour stimuler son instinct de chasse.
Les fruits frais constituent 30 % du régime : bananes, papayes, mangues, raisins, figues. Variez quotidiennement pour éviter les carences. Ajoutez 10 % de gomme d’arbres (acacia), de sève et de jeunes pousses tendres.
Les compléments vitaminiques sont indispensables : calcium, vitamine D3 et complexe vitaminique pour primates, à saupoudrer sur les insectes trois fois par semaine. L’eau fraîche doit être disponible en permanence dans plusieurs récipients.
Respectez son rythme nocturne : nourrissez-le en fin d’après-midi et laissez-le chasser ses insectes la nuit. Un galago mal nourri développe rapidement des carences osseuses irréversibles.
Aménager un habitat adapté pour son galago
L’enclos minimal mesure 2 mètres de haut, 1,5 mètre de large et 1 mètre de profondeur. Privilégiez la hauteur à la surface au sol, car le galago est arboricole. Installez de nombreuses branches naturelles à différents niveaux pour permettre ses sauts caractéristiques.
Prévoyez plusieurs cachettes (boîtes en bois, tubes en liège) où il pourra dormir le jour à l’abri de la lumière. La température doit rester stable entre 20 et 28°C avec une hygrométrie de 50 à 70 %. Une lampe chauffante et un humidificateur peuvent être nécessaires.
L’éclairage suit un cycle naturel : lumière tamisée le jour, obscurité totale la nuit. Ne perturbez jamais son sommeil diurne, sous peine de stress chronique.
Le substrat au sol doit être absorbant et changé quotidiennement, car le galago marque son territoire avec de l’urine. L’odeur peut devenir très forte dans un espace confiné.
Les erreurs à éviter avant d’acheter un galago
Ne sous-estimez jamais l’engagement requis. Un galago vit 10 ans et ne peut pas être confié facilement pendant vos vacances. Les pensions pour animaux exotiques sont rares et coûteuses (50 € par jour minimum).
N’achetez pas sur un coup de cœur après avoir vu une vidéo mignonne en ligne. Le galago nocturne crie, saute, renverse tout et sent fort. Visitez d’abord un éleveur pour observer son comportement réel.
Ne négligez pas la recherche d’un vétérinaire spécialisé avant l’achat. Beaucoup de praticiens refusent de soigner les primates par manque de compétences. Sans suivi médical adapté, votre galago risque de mourir prématurément.
N’espérez pas le câliner comme un chat. Le galago tolère au mieux votre présence mais reste distant. Forcer le contact crée du stress et peut déclencher des morsures.
Alternatives légales et éthiques au galago domestique
Si vous êtes passionné par ces animaux, nous vous suggérons plusieurs options plus responsables. Le parrainage d’un galago dans un parc zoologique vous permet de contribuer à sa conservation tout en suivant son évolution.
Le bénévolat dans des centres de sauvegarde de la faune sauvage offre un contact direct avec des galagos en réhabilitation. Vous apprendrez énormément sur leurs besoins réels.
Les voyages écotouristiques en Afrique de l’Ouest permettent d’observer des galagos dans leur habitat naturel, une expérience bien plus enrichissante que la captivité.
Si vous tenez absolument à un petit animal nocturne, les écureuils volants domestiques ou certaines espèces de phalangers sont mieux adaptés à la vie en captivité, moins réglementés et plus sociables.
Fiche récapitulative du galago (prix, alimentation, durée de vie, soins)
Critère | Détails |
Prix d’achat | 500 à 2000 € |
Coût mensuel | 100 à 200 € |
Coût annuel vétérinaire | 200 à 500 € |
Installation initiale | 200 à 500 € |
Durée de vie | 10 ans en captivité |
Taille adulte | 25-30 cm (+ 15 cm de queue) |
Poids | 80 à 250 g |
Alimentation | 60% insectes, 30% fruits, 10% gomme |
Température | 20 à 28°C |
Statut légal | CITES Annexe II – Certificat obligatoire |
Autorisation | Certificat de capacité + Autorisation d’ouverture |
Le galago est-il vraiment fait pour vous ?
Nous vous posons cette question finale avec franchise : êtes-vous prêt à consacrer 2 heures quotidiennes à un animal nocturne que vous ne verrez actif que la nuit ? Pouvez-vous supporter les cris stridents à 3 heures du matin et l’odeur d’urine persistante ?
Disposez-vous du budget nécessaire sur 10 ans, soit 15 000 à 25 000 € minimum ? Avez-vous trouvé un vétérinaire compétent à moins de 100 km de chez vous ? Votre entourage accepte-t-il ce projet inhabituel ?
Si vous hésitez sur une seule de ces questions, nous vous encourageons vivement à renoncer. Le galago n’est pas un animal de compagnie adapté à la majorité des particuliers. Son bien-être nécessite des conditions rarement réunies en captivité privée.
Nous préférons vous voir admirer ces magnifiques primates dans leur milieu naturel ou soutenir leur conservation, plutôt que de contribuer involontairement à leur souffrance en captivité. Votre passion pour les animaux exotiques peut s’exprimer de manière plus éthique et responsable.