Un professeur agrégé en fin de carrière perçoit en moyenne entre 3 000 € et 3 500 € bruts par mois de pension, soit environ 2 700 € à 3 150 € nets. Nous savons que la question de la retraite préoccupe de nombreux enseignants, et nous allons vous apporter toutes les clés pour comprendre, anticiper et optimiser votre future pension.
Dans ce guide pratique, nous abordons :
- Les montants réels selon votre classe et échelon
- Le mode de calcul précis de votre pension
- Les critères qui influencent votre rémunération future
- Les stratégies pour maximiser vos droits
Que vous soyez en classe normale, hors-classe ou classe exceptionnelle, nous vous donnons les informations concrètes pour préparer sereinement cette étape.
Quel est le montant de la retraite d’un professeur agrégé ?
Le montant de la retraite d’un professeur agrégé varie significativement selon le parcours professionnel. Nous observons une fourchette comprise entre 2 500 € et 3 500 € bruts mensuels.
En classe normale, vous pouvez espérer environ 2 800 € bruts. En hors-classe, ce montant atteint 3 200 € bruts. En classe exceptionnelle, la pension peut atteindre 3 500 € bruts, voire plus avec les bonifications familiales.
Ces montants représentent la pension de base du Service des Retraites de l’État (SRE). Le RAFP (Régime Additionnel de la Fonction Publique) ajoute 50 € à 150 € mensuels selon les primes perçues durant la carrière. Concrètement, un professeur agrégé en hors-classe touchera environ 2 900 € nets.
Comment se calcule la pension d’un prof agrégé ?
La pension de base se calcule ainsi : Pension = Traitement brut des 6 derniers mois × Taux de liquidation
Le traitement brut correspond uniquement au salaire indiciaire, sans les primes. Le taux de liquidation maximal est de 75 % du traitement indiciaire. Chaque trimestre validé donne 1,25 % de droits, jusqu’au plafond de 75 %.
Exemple concret : avec un traitement indiciaire de 3 800 € bruts et 172 trimestres validés, la pension sera de 3 800 € × 75 % = 2 850 € bruts mensuels. Les cotisations représentent 11,10 % pour le SRE durant votre carrière active.
Quels sont les critères qui influencent la pension finale ?
Plusieurs facteurs déterminent le montant final de votre retraite.
Le nombre de trimestres validés : 168 trimestres (nés avant 1961) ou jusqu’à 172 trimestres (nés après 1973) pour le taux plein. Chaque trimestre manquant entraîne une décote de 1,25 %, dans la limite de 20 trimestres maximum.
L’échelon et la classe atteints influencent directement le traitement de référence. Un échelon supplémentaire représente 100 € à 200 € de plus sur votre pension mensuelle.
Les bonifications familiales offrent un avantage significatif : 10 % pour 3 enfants, 15 % pour 4 enfants, 20 % pour 5 enfants. Un professeur agrégé avec 4 enfants et une pension de base de 3 000 € percevra finalement 3 450 €.
Quel est l’impact du dernier échelon et des primes ?
Le dernier échelon atteint avant votre départ définit votre traitement de référence. Chaque année supplémentaire en fin de carrière peut augmenter significativement votre retraite. Passer du 10ᵉ au 11ᵉ échelon en classe normale génère 120 € de pension mensuelle supplémentaire, soit plus de 20 000 € sur 15 ans de retraite.
Les primes ne comptent pas dans le calcul de la pension principale. L’ISOE, les heures supplémentaires et autres indemnités alimentent uniquement le RAFP, régime complémentaire qui représente 2 à 4 % de votre pension totale. Un professeur percevant 400 € de primes mensuelles génère environ 80 € à 100 € de rente RAFP à la retraite.
Quelle différence entre classe normale, hors-classe et classe exceptionnelle ?
Ces trois classes correspondent à des niveaux de progression de carrière avec des impacts financiers distincts sur votre retraite.
| Classe | Échelons | Traitement indiciaire mensuel | Pension estimée (brut) |
| Classe normale | 1 à 11 | 2 200 € à 3 400 € | 2 400 € à 2 800 € |
| Hors-classe | 1 à 7 | 3 200 € à 3 900 € | 2 800 € à 3 200 € |
| Classe exceptionnelle | 1 à 4 | 3 700 € à 4 200 € | 3 100 € à 3 500 € |
La classe normale représente le parcours standard. Vous y progressez sur 11 échelons en environ 30 ans. Un agrégé terminant en classe normale au dernier échelon part avec une pension d’environ 2 550 € nets.
La hors-classe s’obtient par avancement au choix ou à l’ancienneté après plusieurs années au dernier échelon de la classe normale. Elle offre 7 échelons supplémentaires et une augmentation de pension de 300 € à 400 € par rapport à la classe normale.
La classe exceptionnelle reste réservée aux parcours les plus valorisés (fonctions de responsabilité, rayonnement pédagogique). Avec ses 4 échelons, elle permet d’atteindre les pensions les plus élevées, autour de 3 150 € nets mensuels.
Statistiquement, environ 40 % des agrégés terminent en hors-classe et 15 % en classe exceptionnelle. L’accès à ces classes dépend de critères d’ancienneté, d’engagement et d’évaluation.
Retraite à taux plein ou avec décote : que faut-il savoir ?
Comprendre la différence entre taux plein et décote vous permet d’optimiser votre date de départ. Le taux plein correspond à une pension calculée à 75 % de votre traitement indiciaire, sans réduction.
Vous l’obtenez en remplissant l’une de ces conditions :
- Avoir cotisé le nombre de trimestres requis (168 à 172 selon votre année de naissance)
- Avoir atteint l’âge d’annulation de la décote : entre 67 et 69 ans selon les générations
La décote s’applique si vous partez à l’âge légal (64 ans) sans avoir tous vos trimestres. Elle est de 1,25 % par trimestre manquant, plafonnée à 20 trimestres (soit 25 % de réduction maximum).
Exemple chiffré : Thomas, né en 1965, part à 64 ans avec 164 trimestres au lieu des 169 requis. Il lui manque 5 trimestres. Sa décote sera de 5 × 1,25 % = 6,25 %. Avec un traitement de référence de 3 600 €, sa pension sera de 3 600 € × (75 % – 6,25 %) = 2 475 € au lieu de 2 700 €. Soit 225 € de moins par mois, 2 700 € par an.
Nous vous recommandons de calculer précisément votre situation : parfois, travailler 1 ou 2 ans supplémentaires pour éviter la décote s’avère plus rentable financièrement.
Professeur agrégé et réforme des retraites : ce qui change en 2025
La réforme de 2023 impacte directement les professeurs agrégés.
L’âge légal de départ passe à 64 ans pour les générations nées après le 1ᵉʳ septembre 1961.
Le nombre de trimestres requis augmente : 169 trimestres pour les départs en 2025, jusqu’à 172 trimestres en 2033.
Les carrières longues conservent des avantages. Vous pouvez partir dès 62 ans si vous avez commencé à travailler avant 20 ans et validé 5 trimestres avant cet âge.
Un professeur agrégé né en 1964 pourra partir en 2028 à 64 ans avec 170 trimestres. Sans ces trimestres, il devra attendre 67 ans ou accepter une décote.
Quel âge pour partir à la retraite sans pénalité ?
Partir sans pénalité signifie obtenir votre retraite à taux plein. L’âge dépend de votre année de naissance.
À 64 ans : vous partez sans pénalité si vous avez validé tous vos trimestres (169 en 2025, jusqu’à 172 en 2033).
Entre 67 et 69 ans : c’est l’âge d’annulation automatique de la décote. Même sans tous vos trimestres, vous obtenez le taux plein.
62 ans (carrières longues) : si vous avez commencé très jeune et validé 5 trimestres avant 20 ans.
Nous vous recommandons de consulter votre relevé sur la plateforme ENSAP dès 55 ans pour planifier précisément votre départ.
Peut-on augmenter sa retraite avec une surcote ou une bonification ?
Oui, plusieurs leviers existent pour maximiser votre pension.
La surcote récompense les trimestres travaillés au-delà du nombre requis et après l’âge légal. Chaque trimestre supplémentaire donne 1,25 % de pension en plus. Travailler 2 ans de plus après 64 ans apporte 8 trimestres de surcote, soit 10 % de pension supplémentaire.
Les bonifications pour enfants : 3 enfants (+10 %), 4 enfants (+15 %), 5 enfants (+20 %).
Le rachat de trimestres permet de compenser les années d’études supérieures. Racheter un trimestre coûte entre 1 000 € et 6 000 € selon votre âge. Cette option devient rentable si vous évitez ainsi une décote importante.
Nous vous conseillons de simuler plusieurs scénarios avant de décider.
Peut-on travailler après la retraite d’un professeur agrégé ?
Absolument, et cette possibilité intéresse de plus en plus d’enseignants retraités. Le cumul emploi-retraite vous permet de percevoir votre pension tout en exerçant une nouvelle activité.
Cumul emploi-retraite libéralisé : vous pouvez travailler dans le secteur privé ou public sans limitation de revenus. Vos nouvelles cotisations ne génèrent pas de droits supplémentaires, mais vous cumulez pension et salaire.
Dans l’Éducation nationale : vous pouvez revenir comme contractuel ou vacataire. La limite de revenus cumulés est de 8 270 € bruts par trimestre (environ 2 757 € par mois en 2025). Au-delà, votre pension est réduite du montant du dépassement.
Les activités complémentaires populaires chez les agrégés retraités :
- Cours particuliers et soutien scolaire (revenus libres en auto-entrepreneur)
- Vacations dans l’enseignement supérieur
- Formations professionnelles pour adultes
- Cours de français langue étrangère (FLE)
- Rédaction et correction pour l’édition
Exemple pratique : Jean, retraité avec une pension de 2 900 € nets, donne 10 heures de cours particuliers par semaine à 40 € de l’heure. Il génère 1 600 € mensuels supplémentaires sans limitation, portant ses revenus totaux à 4 500 € nets.
Nous observons que 20 à 25 % des professeurs agrégés retraités exercent une activité complémentaire les 5 premières années suivant leur départ. C’est une excellente transition qui maintient un lien social et professionnel.
Le statut d’auto-entrepreneur convient parfaitement pour ces activités, avec un régime simplifié et des charges réduites (environ 22 % pour les prestations de services).
Comment simuler sa future pension et l’optimiser ?
Anticiper le montant de votre retraite vous permet de prendre les meilleures décisions. Nous vous guidons vers les outils et stratégies efficaces.
La plateforme ENSAP (Ensemble des Services Administratifs Partagés) constitue votre outil principal. Vous y accédez avec vos identifiants académiques et trouvez :
- Votre relevé de carrière actualisé
- Une simulation personnalisée de pension
- Vos droits acquis au RAFP
Dès 35 ans, vous recevez automatiquement un relevé tous les 5 ans. À partir de 55 ans, une estimation indicative globale vous est envoyée, détaillant précisément votre pension future selon différentes dates de départ.
Info-retraite.fr agrège toutes vos périodes, même celles hors Éducation nationale. Si vous avez travaillé dans le privé avant votre titularisation, ces trimestres apparaissent ici.
Nos conseils d’optimisation concrets :
- Vérifiez vos trimestres : des erreurs existent. Nous avons accompagné des enseignants qui ont récupéré 2 à 4 trimestres manquants après vérification, évitant ainsi une décote.
- Planifiez votre avancement : candidatez systématiquement à la hors-classe dès que possible. Chaque année gagnée en hors-classe améliore votre traitement de référence.
- Arbitrez départ anticipé vs surcote : simulez les deux options. Parfois, partir 1 an plus tôt avec une légère décote reste plus avantageux financièrement que de travailler pour une surcote, selon votre espérance de vie et vos projets.
- Optimisez vos primes en fin de carrière : même si elles comptent peu pour la pension principale, elles alimentent le RAFP. Accepter des missions complémentaires (coordinateur, tuteur) les 5 dernières années augmente votre rente RAFP.
- Anticipez 6 mois minimum : déposez votre demande de retraite auprès de votre directeur académique au moins 6 mois avant la date souhaitée. Vous conservez un délai de rétractation de 2 mois.
Un professeur agrégé stratège peut gagner entre 150 € et 300 € de pension mensuelle simplement en optimisant sa fin de carrière et en vérifiant ses droits.
Nous vous recommandons de faire le point dès 50 ans pour construire une stratégie sur mesure. La retraite se prépare, et chaque décision compte. N’hésitez pas à consulter un conseiller retraite de l’Éducation nationale pour valider vos choix et sécuriser vos droits.

