La plupart des internautes connaissent bien les problèmes de confidentialités rencontrés sur internet. Ils entendent souvent parler de vols de données et de violation de vie privée. C’est prendre des mesures systématiques pour protéger sa confidentialité qui est un véritable problème. Au-delà de l’installation d’outils de protection, c’est l’adoption d’un état d’esprit axé sur la confidentialité qui vous protègera vraiment.

Pourquoi les outils de protection de la confidentialité ne suffisent pas ?
Le phishing ou hameçonnage est de très loin la méthode d’attaque la plus répandue pour pirater un système et voler des données. Cette technique consiste à envoyer un message qui provient apparemment d’une source fiable, afin de motiver un utilisateur à compromettre un système informatique. Si les pirates préfèrent tromper l’humain qui utilise le système, c’est bien parce que ce dernier est le maillon faible de la chaine.
Les outils ne suffisent plus à protéger les utilisateurs. Ces derniers doivent adopter une mentalité de confidentialité. C’est le seul moyen de resté protégé, compte tenu des dizaines de services qu’on utilise en ligne aujourd’hui. Par exemple, certains français ne s’inscrivent que sur des casinos sans KYC. Ces sites ne demandent d’informations personnelles, chaque joueur peut donc ouvrir un compte sans mettre en danger sa vie privée.
Adopter une approche axée sur la confidentialité permet de voir les choses autrement. Au lieu de se demander : « Quel est le minimum d’informations que je dois partager pour utiliser ce service ? », on commence à se demander : « Quelle quantité d’informations personnelles est réellement nécessaire et quels sont les risques liés à leur divulgation ? » En nous entraînant à penser ainsi, chaque interaction devient une opportunité de renforcer notre protection. Au fil du temps, ces choix contribuent à une présence numérique plus sûre.
L’ampleur du problème
L’importance de cet état d’esprit devient plus évidente lorsqu’on examine les statistiques mondiales. Selon la CNIL, plus de 5 629 violations de données signalées publiquement ont eu lieu en France en 2024, soit une augmentation de plus de 20 % par rapport à 2023. Parallèlement, un rapport d’IBM estime que le coût moyen d’une violation de données a atteint 4,45 millions de dollars à l’échelle mondiale en 2023, soit le montant le plus élevé jamais enregistré.
L’usurpation d’identité continue également d’augmenter. Aux États-Unis, la Commission fédérale du commerce a reçu plus de 1,1 million de signalements d’usurpation d’identité en 2022. La fraude à la carte bancaire à elle seule représente près de 40 % des cas.
En Europe, l’Agence européenne pour la cybersécurité (ENISA) a émis des alertes sur le fait que les rançongiciels et le phishing demeurent des menaces majeures. Les attaquants se servent des informations partagées par les victimes pour mieux les cibler et rendre leurs attaques plus efficaces.
Construire l’état d’esprit dans la pratique
Adopter une approche axée sur la confidentialité relève moins de la paranoïa que de la discipline. L’essentiel est de normaliser certaines questions dans la vie quotidienne en ligne :
· Dois-je vraiment partager cette information ?
· Que se passe-t-il si ce compte est piraté ? Qu’est-ce qui pourrait être exposé ?
· Est-ce que j’utilise des mots de passe uniques et forts, idéalement gérés par un gestionnaire de mots de passe de confiance ?
· Ma connexion est-elle sécurisée ou est-ce que je transmets des données via un réseau Wi-Fi ouvert ?
· Est-ce que je vérifie régulièrement les autorisations des applications et les paramètres du compte ?
En répétant ces questions, cet état d’esprit deviendra une seconde nature. Bientôt, refuser les cookies de suivi inutiles, renforcer les paramètres de confidentialité des réseaux sociaux ou éviter les liens suspects deviendra une simple hygiène de vie, et non un effort supplémentaire.